Vendeuse en boulangerie : un métier clé en pénurie silencieuse

Par
Julie.M
April 22, 2025
Temps de lecture : 3 minutes

Alors que les tensions sur le marché de l’emploi ne cessent de s’accentuer dans le secteur de l’artisanat, le métier de vendeur·se en boulangerie traverse une crise silencieuse. Bien que moins médiatisé que celui de boulanger ou pâtissier, ce poste est aujourd’hui au cœur des difficultés de recrutement rencontrées par les artisans boulangers partout en France.

Selon les chiffres de la DARES, on estimait à plus de 20 000 le nombre d’offres non pourvues pour des postes en vente en boulangerie-pâtisserie en 2023. Dans certaines régions, le délai moyen pour recruter dépasse les trois mois, et de nombreuses boutiques fonctionnent en effectif réduit, au risque d'impacter la qualité du service ou de devoir réduire les horaires d’ouverture.

Un métier essentiel à la performance commerciale

La vente en boulangerie est bien plus qu’un poste d’appoint. Il s’agit d’un maillon central de l’expérience client, qui contribue directement à la fidélisation, à la valorisation des produits et, in fine, à la rentabilité de l’entreprise. Les missions sont multiples : accueil, conseil personnalisé, maîtrise des produits, gestion des encaissements, réassort, entretien de l’espace de vente…

Et pourtant, ce métier est encore largement perçu comme un emploi transitoire, souvent occupé par des étudiants ou des profils en reconversion. Il souffre d’un manque de reconnaissance, d’une formation insuffisante et d’une attractivité faible, notamment en raison des conditions de travail (amplitudes horaires, rémunération peu évolutive, travail les week-ends et jours fériés).

Une profession qui mérite d’être revalorisée

Ce déficit de valorisation a des conséquences concrètes : hausse du turnover, baisse de la qualité du service client, et dans certains cas, réduction de la fréquentation en boutique. Or, lorsqu’un artisan parvient à recruter et fidéliser un bon profil en vente, les résultats sont rapidement visibles.

À titre d’exemple, Lisa, boulangère à Lyon, confie :

« Dès l’arrivée d’une vendeuse formée, investie et passionnée, notre panier moyen a augmenté de 15 %. Elle connaît nos produits, gère les flux en boutique, et nos clients la reconnaissent et reviennent pour elle. »

Repenser le recrutement et l’intégration

Face à ces constats, plusieurs pistes peuvent être envisagées pour mieux recruter et fidéliser au poste de vente :

  • Valoriser les compétences requises : gestion de caisse, relation client, résistance au stress, culture produit…
  • Structurer des parcours de formation dès l’arrivée, en lien avec les spécificités de chaque boutique.
  • Offrir des perspectives d’évolution, même modestes, pour construire une logique de fidélisation.
  • Adopter une communication plus valorisante dans les offres d’emploi, en mettant en avant les missions, la dimension humaine du poste, et l’importance du rôle joué.
  • Faire appel à des plateformes spécialisées, comme Baker Staff, qui connaissent les spécificités du secteur et permettent de sourcer rapidement des profils motivés, formés , avec une véritable appétence pour les métiers de la boulangerie.

Une responsabilité collective pour l’avenir de la filière

Dans un secteur où la qualité du produit va de pair avec la qualité de l’accueil, il est indispensable de remettre ce métier au cœur des priorités RH. Recruter une vendeuse en boulangerie ne doit plus être vu comme une simple formalité logistique : c’est un enjeu stratégique pour la performance, l’image et la pérennité de l’établissement.

À l’heure où les habitudes de consommation évoluent, où les clients recherchent du conseil, du lien et de la proximité, investir dans la qualité du service en boutique devient une nécessité.

Revaloriser ce métier, c’est aussi revaloriser toute la chaîne artisanale qu’il soutient, au quotidien.

Julie.M

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